Ambassadrice de l’Océan, photojournaliste, PDG et PADI Divemaster, voilà seulement quelques-uns des nombreux titres acquis par notre toute nouvelle PADI AmbassaDiver™, Lesley Rochat. Nous avons voulu creuser un peu plus dans sa vie et découvrir ce qui la motive et d’où elle tire son inspiration à faire autant de bon travail pour la protection de nos océans…
Comment avez-vous commencé la plongée ?
Mon amour pour les océans remonte à mon enfance le long de la Garden Route d’Afrique du Sud lorsque, petite fille, je passais des heures dans l’eau. Parallèlement, la série des films de Jacques Cousteau me fascinait et j’ai décidé, qu’un jour, j’explorerai, moi aussi, ce qui se dissimule sous les vagues. Dès que j’ai mis la tête sous l’eau, mon amour pour l’océan a quadruplé. J’ai été envoûtée et je le suis toujours restée.
Comment avez-vous commencé à travailler pour la préservation ?
Je suis devenue journaliste et vidéaste freelance en voyages-plongées il y a nombreuses années. Je revenais souvent sur les mêmes destinations et je constatais la détérioration des zones. Cela me perturbait beaucoup, c’est pourquoi j’ai commencé à écrire, non seulement sur la beauté des destinations où j’avais plongé, mais aussi sur les menaces environnementales dont ces destinations étaient confrontées. Cela m’a amenée à devenir photojournaliste écologique et à me concentrer sur les problèmes marins.
Plus je faisais de recherches pour mes articles, plus je prenais conscience de l’état du monde aquatique et combien les pratiques de pêches modernes violaient nos océans et toute la vie qui y résidait, et plus mes préoccupations s’amplifiaient. Ce qui me préoccupait particulièrement était ce que j’apprenais sur les requins ; ces animaux jouent un rôle essentiel pour maintenir l’équilibre fragile des écosystèmes marins, et comme les stocks d’autres espèces de poissons déclinent dans le monde, les requins en subissent les conséquences.
Je ressentais le besoin d’agir, être écrivaine et vidéaste écologique sous-marin ne me semblait pas suffisant. Cependant, je ne savais pas quoi faire d’autre pour aider, jusqu’à ce que je rencontre Maxine, un étonnant requin-marteau vivant dans l’aquarium Two Oceans. J’ai appris sa remarquable histoire et, c’est à cause de Maxine que j’ai mis un terme à ma belle carrière en entreprise. J’ai alors fondé AfriOceans, et consacré ma vie à la préservation des océans et des requins – le reste est de l’histoire…
Quel impact l’apprentissage de la plongée a–t-il eu sur votre vie ?
C’est devenu une partie essentielle de ma vie. Cela m’a permis de rencontrer mon véritable amour : l’Océan ; et peu de temps après avoir appris à plonger, j’ai abandonné ma belle et lucrative carrière en entreprise pour consacrer ma vie à la préservation des Océans.
De quelle manière espérez-vous que votre travail entraîne un changement dans ce que les gens pensent et disent de l’océan ?
Je m’efforce de représenter le changement que nous voulons voir. Grâce à mon travail, je suis devenue un modèle à imiter pour qu’une personne puisse faire une différence, même minime, qu’elle apprenne à vivre harmonieusement avec la Terre et respecte toutes les créatures vivantes. Je pense que nous ne pouvons pas sauver les océans ou toutes les vies précieuses de la Terre, si nous ne commençons pas par changer nous-mêmes, en apprenant à nous aimer. Lorsque j’enseigne aux jeunes et lors de mes discours de motivation, non seulement je partage des histoires d’océans, et fais prendre conscience de l’état des océans, mais j’encourage aussi le public à croire en lui-même, à apprendre à se respecter et à s’aimer, à être courageux, à atteindre le soi-disant impossible et à appliquer ces principes afin de ne pas seulement tirer profit de la Terre, mais aussi à lui donner en retour, en devenant sa voix puisqu’elle ne peut pas se faire entendre.
Que considérez-vous comme les plus grandes menaces de nos océans ?
Les catalyseurs principaux du déclin des océans sont la demande en constante augmentation des ressources, les progrès technologiques, le déclin des populations de poissons, le changement climatique, la perte de la biodiversité et des habitats, la pollution, et les réglementations trop faibles. Notre Coeur Bleu, l’Océan, est malade. Lorsqu’il s’agit de notre propre coeur, des habitudes malsaines peuvent provoquer une forte pression sanguine, ce qui risque d’entraîner une maladie coronarienne qui conduirait à un accident vasculaire cérébral ou à une crise cardiaque. De même, les habitudes abusives et les négligences que les humains font subir à nos environnements marins ont rendu notre planète gravement malade. Au rythme des abus actuels, le diagnostic éventuel est une crise cardiaque fatale, ou l’effondrement complet des écosystèmes océaniques, ce qui nuirait à chacun d’entre nous.
Au cours de mes explorations sous-marines ces 25 dernières années, et en tant que principale photojournaliste écologique de AfriOceans, j’ai pu témoigner directement de la détérioration des zones sur lesquelles je suis retournée. Cela m’a choquée et attristée. J’ai plongé en apnée avec des requins, passé des heures à jouer avec des dauphins aux Bahamas, et photographié certains des derniers Edens sous-marins, comme ceux de Sipadan, de Raja Ampat et des îles Cocos. Chaque destination se bat quotidiennement contre l’extension négative de l’impact humain. Dirigée par l’espoir, j’ai pris la résolution d’augmenter la conscience globale et d’encourager à agir, en partie grâce à mes images, et à Shark Warrior Adventures, qui offre aux voyageurs des expériences transformationnelles avec quelques-unes des espèces iconiques de l’océan, notamment les baleines, les dauphins et les requins. Pour sauver nos océans, nous devons adopter des solutions qui puissent guérir notre Coeur Bleu, et agir comme si nos vies en dépendaient, car c’est le cas.
Que signifie MyPADI pour vous ?
Je suis fière de représenter PADI car c’est une organisation qui s’aligne avec ma mission et ma vision de la préservation. Les 10 prochaines années seront essentielles pour sauver de nombreuses espèces actuellement menacées de disparition. Comme le temps presse, je ressens un fort sentiment d’urgence à en faire plus. Mes brevets PADI et mon titre de PADI AmbassaDiver me permettent d’atteindre un plus large public, non seulement pour inspirer les autres à partager mon histoire, ou à appuyer mes messages de préservation, mais également pour présenter à davantage de monde le sport de la plongée libre, de l’apnée et de la plongée scaphandre. C’est une bonne chose de parler aux gens des problèmes de l’océan, mais en leur montrant la beauté des océans, leur soutien est garanti – je ne connais pas une seule personne à laquelle j’ai fait découvrir la plongée qui ne soit pas tombée amoureuse de l’océan comme moi. C’est ce qui se passe quand vous aimez quelque chose, vous voulez le protéger. Alors grandissons et devenons cette armée d’écologistes indispensable au sauvetage de nos océans.