En 2010, j’avais eu l’occasion de plonger au Bélize, un des sites marins classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais à cette époque, en tant que plongeuse débutante, je ne savais pas vraiment à quoi cela correspondait. Après avoir passé trois mois en Nouvelle-Calédonie, j’ai eu l’occasion de comprendre plus en détail les tenants et les aboutissants de cette classification prestigieuse.
En quoi consiste le label du Patrimoine Mondial de l’UNESCO ?
Les sites du patrimoine mondial sont des sites culturels ou naturels considérés comme ayant une « valeur universelle exceptionnelle » pour l’humanité. La liste est gérée par l’UNESCO, l’organisation des Nations Unies en charge de la culture et de l’éducation. Pour être sélectionnés sur la liste du patrimoine mondial, les sites doivent répondre à au moins un critère de sélection sur dix. Trois critères sont liés aux zones naturelles : beauté naturelle exceptionnelle, processus écologique et biologique important, ou habitats naturels critiques pour la conservation de la biodiversité.
Combien de zones marines sont classées au Patrimoine Mondial de l’UNESCO ?
Il existe aujourd’hui 1 092 sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, dont 209 sites naturels comprenant 49 zones marines réparties dans 37 pays. L’Australie en compte le plus grand nombre avec 7 sites tels que la Grande Barrière de Corail et le récif de Ningaloo.
Il existe d’autres zones marines célèbres telles que la barrière de corail du Bélize, les Galapagos qui font partie de l’Équateur, l’île colombienne de Malpelo, les îles Coco appartenant au Costa Rica pour n’en citer que quelque uns. Moins connus, les îles Ogasawara au Japon ou l’île St Kilda en Écosse en font aussi partie.
Une fois le label attribué, quel suivi ?
Le statut de patrimoine mondial de l’UNESCO n’est pas un mécanisme de protection en soi, mais comprend des limitations et des obligations de garder l’écosystème en son état de conservation. Il s’agit d’un argument de poids face aux menaces pouvant menacer ces milieux fragiles.
Un exemple probant a été l’élan créé par le classement par l’UNESCO des lagons de Nouvelle-Calédonie. Six ans après l’inscription au patrimoine mondial, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a créé le Parc Naturel de la Mer de Corail. Depuis 2018, 7 000 km² du parc de la mer de Corail ont été déclarés réserves marines intégrales. Il s’agit du niveau de protection le plus élevé en Nouvelle-Calédonie : toutes les activités y sont interdites, même les expéditions scientifiques sont soumises à autorisation.
Ce classement est donc un procédé efficace de préservation. Les récifs vierges ne représentent plus que 1,5% de l’ensemble des récifs coralliens dans le monde et un tiers se trouve en Nouvelle-Calédonie.
En revanche, sans surveillance appropriée, la probabilité de figurer sur la liste des sites du patrimoine mondial en péril est réelle. Aujourd’hui, deux sites du patrimoine mondial marin sont considérés comme menacés : les Everglades aux États-Unis et East Renell aux Îles Salomon. Aucune zone marine n’a été retirée de la liste du patrimoine mondial pour le moment, mais 2 sites naturels ont été retirés de la liste en Allemagne et au Yémen à la suite de décisions gouvernementales allant à l’encontre de la protection de ces sites.
Il y a de bonnes nouvelles aussi ! L’année dernière, la barrière de corail du Belize a été retirée de la liste des sites en péril suite à une campagne intensive de protection menée par le gouvernement du Belize.
Vous voulez en savoir plus ? Vous pouvez lire le rapport annuel complet ici.
Biographie de l’auteur
Florine est PADI AmbassaDiver, Divemaster PADI et blogueuse de voyages de plongée sur le site World Adventure Divers. Elle adore plonger dans toutes les conditions, que la température d’eau soit tropicale ou glaciale, en sélectionnant ses destinations lorsque plongées hors du commun et découvertes culturelles font partie du voyage. Sur son blog, elle explique comment plonger et voyager sans se ruiner.